

Chapter 4: Talking about exile
When they arrive in Europe, the survivors are faced with a different kind of suffering: the impossibility of talking about their experiences, but also of having them heard. It is not indifference, not contempt, but a form of embarrassment - no, not here, not now, this is too much, you are doing too much. A victim of atrocities disturbs. For those who want to talk, it is a Great Wall of China that discourages them from speaking out. With his song, Bailo decided to take up the approximations, untruths and euphemisms that exiles are confronted with every day, the better to denounce them.
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EN VÉRITÉ
Text Bailo, music Mathias Duplessy
« La Libye, c’est un pays compliqué »
Attends je traduis : c’était l’horreur, en vérité
« En Libye, la vie était difficile »
Attends je traduis : personne n’en revient, en vérité
En vérité tu veux que je te dise,
Ces mots sont faits pour ne pas te choquer
En vérité tu veux que je te dise,
Mais veux-tu vraiment que je te dise ?
« Les trafiquants n’étaient pas très gentils »
Attends je traduis : ils nous battaient nous torturaient
« Les gardes-côtes libyens ont sauvés 100 migrants »
Attends je traduis : ils les ont revendus au plus offrant
En vérité tu veux que je te dise,
Ces mots sont faits pour ne pas te choquer
En vérité tu veux que je te dise,
Mais veux-tu vraiment que je te dise ?
« La plupart des migrants ont fui la misère »
Attends je traduis : ce sont tous des survivants
On n’est pas un migrant, quand on traverse l’enfer
Et moi je me refuse de n’être qu’un migrant