Malgré tous les remous que l’on connaît, les jeunes ont pu partir à Conques pour la Toussaint !
Un séjour un peu particulier mais peut-être encore plus important que d’habitude pour les 10 participants qui souffrent de traumatismes psychiques importants. Pour eux, il était urgent et vital de retrouver une expérience en communauté et un cadre stable et apaisant.
A cause des nouvelles annonces sanitaires, nous ne sommes partis que 4 jours. Mais ces 4 jours nous ont offert une parenthèse riche en bienveillance, en échanges et en oxygène avant le confinement des jeunes de Limbo dans les CADA (Centre d’accueil pour demandeur d’asile). L’attente, la passivité, l’ennui et le repli sur soi rythment la vie dans ces centres. Cette semaine, retrouvez chaque jour l’expérience des jeunes racontée par les encadrants, Margot, Cléo et Melvin.

JOUR 1
Après une douche et un bon petit-déjeuner, nous nous aventurons dans la brume matinale, pour une balade dans les vignes sous la pluie. Les jambes de coton, nous gravissons la colline, et faisons connaissance. L’ambiance est rieuse, détendue. Les langues commencent déjà à se délier. Mariama confie notamment à Margot à quel point elle est heureuse d’être là : « je n’aurais jamais cru avoir la chance d’être dans un lieu comme ça un jour ». Elle explique être arrivée en France quelques mois plus tôt et y avoir fait beaucoup de rencontres chaleureuses. Certain.e.s évoquent, en observant les collines, des souvenirs de la traversée du Maroc.








JOUR 2


JOUR 3
Après sa démonstration, le musicien nous propose de participer. Guei, tambour en main, rejoint la musique. Le musicien nous propose un dialogue : à une phrase qu’il chantera, nous lui répondrons par une autre. Tout le monde se prête au jeu. Une belle rencontre qui fait du bien et élargit les horizons sociaux alors que le confinement nous empêche de nous mêler aux habitants de Conques.
Le Frère Damien nous invite ensuite à visiter l’église. Une partie du groupe suit, pendant que l’autre s’affronte au Mölkky dans le jardin de la maison familiale. Abdu, Mohamed et Al Hussein se découvrent un talent certain pour ce jeu de quilles finlandais auquel ils n’avaient jamais joué. Parallèlement, la visite de l’édifice n’est pas anodine : les jeunes sont impressionnés par la vieille histoire de Conques.
L’après-midi se poursuit dans le jardin, où on installe des tables pour une séance d’art-thérapie au soleil. Certains finissent leurs œuvres inachevées, d’autres suivent les nouvelles instructions : “sur une feuille commune, à deux, représentez votre “chez vous” respectif.” Rivières, cases, poules, arbres, personnages, drapeaux et frontières prennent forme sous les pinceaux. Autant d’éléments déclencheurs de leur passé. Puis, chacun présente ses œuvres d’art respectives. Pour clore la séance, à partir des éléments (feuilles, pommes de pin, fruits, glands…) ramassés pendant notre balade de la veille, nous nous regroupons et formons un visage sur le sol – création collective symbolique de notre partage.








